
03 Avr Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) : Un Double Enjeu pour les Banques et les Emprunteurs 
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est un dispositif bien connu des accédants à la propriété. Il permet de financer une partie de l’achat d’un logement sans intérêts, facilitant ainsi l’accession à la propriété pour de nombreux ménages modestes et intermédiaires. Mais au-delà de cet avantage pour les emprunteurs, le PTZ représente également un intérêt non négligeable pour les banques qui le distribuent.
Le Crédit d’Impôt : Un Incitatif pour les Banques
Les banques octroyant des PTZ bénéficient d’un crédit d’impôt, calculé comme la différence entre les mensualités actualisées d’un prêt à taux normal et celles d’un PTZ. Cette disposition compense partiellement le manque à gagner lié à l’absence d’intérêts. Le crédit d’impôt ainsi obtenu devient une créance inaliénable et incessible pour l’établissement bancaire, intégrée progressivement dans son résultat imposable.
D’après l’étude d’impact accompagnant le décret d’application du PTZ 2025, on estime que 67.000 PTZ seront attribués cette année, contre environ 45.000 en 2024. Cette augmentation marque une volonté d’encourager l’accession à la propriété, bien que le coût net pour l’État soit estimé à 1,35 milliard d’euros en 2025.
Un Impact Mesuré sur le Marché du Crédit Immobilier
Si le montant moyen des PTZ octroyés en 2023 s’élevait à 56.000 euros, cela représente pour 2025 un total de 3,75 milliards d’euros de financements à taux zéro. Cependant, à l’échelle du marché global du crédit immobilier, qui devrait atteindre 120 milliards d’euros en 2025, le PTZ ne représente qu’environ 3% de la production totale de prêts à l’habitat.
Ainsi, bien que l’augmentation du nombre de PTZ en 2025 soit une avancée, le plafond budgétaire fixé par le législateur (2,1 milliards d’euros) n’est pas pleinement exploité. Une marge de progression subsiste donc pour renforcer encore davantage l’accession à la propriété.
Conclusion
Le PTZ reste un levier important pour favoriser l’accession à la propriété et soutenir l’activité du marché immobilier, tout en offrant aux banques une compensation fiscale. Toutefois, l’utilisation partielle du plafond budgétaire soulève des questions sur le potentiel sous-exploité du dispositif. Dans un contexte de durcissement des conditions de financement, une ambition renforcée autour du PTZ pourrait constituer une réponse adaptée aux défis du marché immobilier français.